L’an dernier, j’ai eu un énorme coup de cœur pour le patron de la robe chemise Naïs de Ma Petite Fabrique x @e_mily_couture. Je l’ai découverte sur Instagram : il s’agissait de la version large et courte, cousue par Virginie de @nomdunecouture.
Cette robe m’a rapidement obsédée, et j’ai donc acheté le patron et suis partie en quête du tissu.

Choix du tissu
A la base, je voulais un tissu un peu chaud / douillet. J’aurai bien aimé de la flanelle, mais je n’ai rien trouvé qui me plaisait.
Finalement, j’ai opté pour un twill de coton. Il me semble qu’il était à l’origine noté dans la description qu’il était très doux au toucher, et un peu chaud. Spoiler alert, ça n’était pas franchement ça ! Peut-être une erreur sur la fiche produit (ça n’est plus noté) ?
Comme je l’avais dit, j’avais envie d’essayer de coudre des motifs pour changer de l’uni. Mon choix s’est porté sur les motifs abstraits de Les tissus du Chien Vert. Un mélange de rouille, gris bleu, pétrole, rose clair, vieux rose, orange, et parme. De base je cherchais une couleur froide (ce qui me va le mieux), ce tissu comporte des couleurs chaudes et froides, j’espère que ça ira quand même ! D’ailleurs, j’avais posté une vidéo quand je l’ai reçu.
Passage à l’action
J’étais motivée… :
- et puis j’ai eu un nouveau boulot quelques mois,
- puis je voulais d’abord coudre la surchemise pour l’anniversaire de mon chéri,
- puis les cadeaux pour ma nièce (ici et là),
- puis ma machine à coudre a commencé à déconner…
- Je l’ai faite réparer mais j’avais toujours un problème avec la boutonnière.
- Ce problème est finalement résolu depuis l’automne.
- Mais il y avait d’abord les cadeaux de Noël à coudre.
Bref, je me suis enfin lancée dans la couture de cette robe chemise en toute fin d’année 2024 !
Préparation du patron
Choix de la taille
D’après le tableau des tailles, j’étais entre le 34 et le 36 en haut, et 38 voire 40 au niveau de la taille et des hanches. J’avais décidé de faire un 36 de partout (et la personne sur qui j’avais vu le modèle l’avait faite en 36, j’avais l’impression qu’on pouvait avoir la même morphologie).
Recopiage du patron
Le patron est une véritable usine à gaz : en effet, il y a beaucoup de versions possibles ! Large ou cintrée, courte ou longue, différentes sortes de manches, plusieurs possibilité pour la partie jupe, les poches poitrine en option, la boutonnière tout du long ou seulement pour le buste. D’un côté c’est hyper chouette car avec 1 patron à 14€ on a plein de modèles de robes. Et d’un autre côté, il y a beaucoup de planches de patron, un nombre de pièces énorme. Il faut donc être très attentif pour savoir quelles pièces découper selon le modèle choisi. Mais c’est plutôt bien expliqué :).
Autre source de confusion possible sur le patron : il y a avec ou sans marge de couture. Et je trouve qu’il y a peu de contraste entre le 34 et le 36 (violet et bleu). Du coup il fallait être bien accrochée pour décalquer le patron en 36 avec marges de couture ! Pour les petits éléments, j’avais imprimé en A4, j’ai pu mettre des filtres et n’imprimer que le 36. Par contre pour le reste, j’ai fait imprimer en A0 et du coup j’ai toutes les lignes dessus…
C’est parti pour la confection de la robe chemise Naïs !
Découpe du tissus
L’étape que je déteste le plus : couper les différentes pièces dans le tissu. Ce tissu bouge quand même pas mal, donc il faut prendre son temps pour bien plier selon le droit fil etc.
Premières coutures…
Nous étions le 29 décembre.
J’étais ultra fière de mes raccords de motifs sur la poche plaquée (je n’ai pas tenté pour les autres pièces).
Mais j’ai quand même un doute sur le fil : j’ai opté pour le rouille qu’avait choisi pour moi Les Tissus du Chien Vert (option fil assorti). Mais du coup on voit bien les coutures ! Pression supplémentaire ^^

Patte de boutonnage et col
Je n’ai pas hyper bien réussi les surpiqures pour la patte de boutonnage. Heureusement, la moins réussie des deux sera celle qui sera en dessous, donc ça ne devrait pas trop se voir.
Par contre, je n’ai vraiment pas bien réussi le pied de col, j’ai pas mal cafouillé. Et je trouve mon tissu très fragile, il « s’use » facilement : il y a plusieurs petits fils qui se sont tirés (un peu partout sur la robe), laissant apparaître des petits lignes blanches en pointillés. En plus il s’effiloche à la vitesse de la lumière, donc c’est vite la catastrophe si je découds et recouds. Bref, il faudra se contenter de ce pied de col ! J’essayerai de prendre ma revanche lorsque je coudrai une chemise (l’un de mes prochains projets)…





Couture des côtés de la robe chemise Naïs
Les coutures du côté sont faites en couture anglaise. Le fait que le tissu s’effiloche hyper facilement ne m’a pas simplifié la tâche. En effet, j’ai souvent eu des petits fils qui ressortaient au milieu de la couture finale, j’ai dû les retirer un par un.
Fronces
Était ensuite venu le temps d’assembler le haut et la jupe. Pour cela, il fallait faire des fronces. C’était un gros bazar entre les fils de fronce, et les fils du tissu qui s’effilochait… Mais j’ai pas trop mal réussi ! Même si la répartition des fronces n’est pas parfaite si l’on regarde de près.
Du coup, l’heure fatidique de l’essayage est arrivée !
Premier essayage et poursuite de la couture
Et là, grosse déception : je nageais dedans, ça faisait un peu sac à patate sur moi…
Alors l’erreur est la mienne puisque je SAIS que ce genre de coupe ne me va pas, et qu’il vaut mieux une robe un peu plus cintrée / marquée à la taille. Mais ça rendait tellement bien sur les filles que je voyais sur Internet. En y regardant de plus près, certaines tiennent la robe sur le côté en faisant la photo, ou alors on ne voit la robe qu’en mouvement…
Bref, je vous ai demandé votre avis sur Instagram. Et j’ai eu plein de remarques intéressantes :
- le fait de repasser allait déjà un peu tasser les fronces et limiter le volume
- et puis s’armer de patience et courage pour reprendre cela d’une façon ou d’une autre pour que j’aie plaisir à porter cette robe et ne me sente pas déguisée
- prévoir une ceinture assortie pour pouvoir resserrer davantage

Reprise des côtés

J’ai laissé ce projet de côté quelques temps. Puis j’ai décidé ce que j’allais faire : en effet, même si les modèles cintrés me vont mieux, ce qui me plaisait dans cette robe c’était vraiment la jupe froncée. J’avais envie d’une robe dans laquelle je serais confortable / à l’aise / au large et pas d’une robe moulante. Et je ne me sentais de toute façon pas le courage de redéfaire les fronces etc.
Du coup, j’ai décidé de découdre la jonction haut / bas uniquement sur quelques centimètres de chaque côté de la robe. J’ai coupé le long de mes coutures anglaises sur le buste et la jupe. En haut, j’ai donc réduit de 1,5 cm de chaque côté. J’ai redécoupé un peu les emmanchures pour suivre la partie extérieure du patron buste, et que les coutures d’épaule tombent bien au bon endroit. En bas, j’avait vu que la jupe mesurait environ 2,4 fois la largeur du buste. J’ai donc retiré 3,6 cm de chaque côté. Ensuite, j’ai refait mes coutures anglaises. Et j’ai recousu les quelques cm manquants de jonction jupe/buste.
Même si la robe reste ample, ça va quand même déjà mieux. Au final, les modifications faites correspondent à peu près à une taille 34, j’aurais donc dû partir sur cette taille-là dès le début… Ou peut-être aurais-je manqué d’aisance au niveau des bras ?
Manches
Ensuite, il était temps de s’attaquer aux manches ! Et aux fentes indéchirables et aux poignets de manche… Pas ma partie préférée non plus ! Il me semble que j’ai un peu galéré avec les explications. Et c’était un peu différent de la façon de faire de ma robe J’aime. Heureusement, il y a une vidéo qui détaille toutes les étapes de confection de la robe chemise Naïs. Cela m’a bien aidée !
Cependant, je n’ai pas super bien réalisé les fentes indéchirables. Et comme dit plus haut, le tissu ne supportant pas trop le découds-vite, je m’en contenterai… Je crois que la suite de l’assemblage des manches ne s’est pas trop mal passée.


Les boutonnières
Il me semble que tout le monde craint cette étape. Je ne fais donc pas exception ! Et malgré une machine à coudre fonctionnelle, avec boutonnière automatique, et le réparateur de machine à coudre qui m’avait remontré la manip… J’ai galéré 8000 ! Notamment, j’ai dû découdre et refaire plusieurs fois, fragilisant une nouvelle fois le tissu… Au final, ça n’est pas si mal que ça, mais la plus ratée est celle du col, potentiellement celle qui se voit le plus (puisque je ne fermerai jamais ce bouton). Et je bénis la moi du passé qui avait pensé à commander de la colle anti effilochage !
Par contre, j’ai regretté qu’il n’y ait pas d’indication sur le patron du nombre de boutons à mettre. Il y avait juste les infos pour la boutonnière la plus haute (par rapport au col), et la plus basse (par rapport à la couture de la taille). J’ai regardé les créations d’autres couturières sur internet, j’ai expérimenté avec ma jauge à boutonnière, j’ai essayé avec des épingles. Finalement, j’ai opté pour 6 boutonnières en plus de celle du pied de col. Il restait aussi celles des manches à faire.
Et avant cela : le choix des boutons
Ah oui, et avant de coudre les boutonnières : le choix des boutons ! Il m’en fallait donc 9, de 1 cm de diamètre environ. Sans idée très précise, je suis allée voir chez ma mercière. J’ai opté pour des boutons argentés un peu irréguliers, car il n’y avait pas de couleur qui aille bien avec mon tissu, et je me suis dit que ça « refroidirait » les teintes. J’hésitais aussi sur la couleur du fil pour les boutonnières, et n’avais quasi plus de fil couleur rouille. La mercière m’a conseillé de continuer avec cette couleur, heureusement, on a pu trouver une bobine quasi identique !
Mais en rentrant à la maison, je regrettais un peu mon choix de boutons. Ils étaient un petit peu trop grands, et j’avais plus envie de boutons aspect plastique. J’ai fouillé dans mon stock, et j’ai vu un petit bouton rose clair qui allait nickel. Evidemment, je n’en avais pas d’autre. Et pas la moindre idée d’où il venait ! (Peut-être le bouton de secours d’un vêtement ?)
Du coup, je suis allée dans un autre magasin, et cette fois j’ai trouvé des boutons du bon rose, en coquillage, de taille correcte.





Je voulais les coudre à la machine à coudre. En fait, c’était tellement galère de les positionner correctement, qu’il était plus simple de les coudre à la main ! Je les ai aussi cousus avec le fil couleur rouille car je trouvais le contraste sympa. Vous validez ce choix ?
Finitions
Pour terminer, il restait l’ourlet du bas. J’ai un moment pensé faire un ourlet invisible. Mais avec ce tissu, j’avais peur que ça puisse tirer des fils. J’ai finalement opté pour un ourlet classique.
Voici quelques photos sur l’envers pour admirer l’intérieur de la robe ^^








Début février, la robe était terminée. Je l’ai lavée. Ai-je précisé que le tissu était galère à repasser ? Et d’ailleurs, j’ai eu du mal à plaquer les couture comme il fallait. Il faut que je tente avec un clapper (j’en ai fabriqué un la semaine dernière avec l’ancien pied de plan de travail de mon atelier : rien ne se perd, tout se transforme !).
Par contre, je ne sais toujours pas trop quoi en penser… Je trouve que le bas du buste a tendance à s’évaser avant les fronces et que c’est bizarre. Si cette robe avait été dans un magasin de vêtement, je ne l’aurais probablement pas achetée… Mais elle m’a coûté de l’argent, j’y ai passé du temps, j’ai aimé l’imaginer. Et je trouvais donc dommage de renoncer à ce projet !
La ceinture
Plus haut, j’avais parlé de ceinture assortie. Il se trouve que le patron propose une ceinture, à la base pour la version cintrée. Il me restait de quoi la coudre dans mon tissu. Je l’ai donc coupée, en taille 36 et j’ai suivi les indications du patron. J’ai juste trouvé au final qu’elle était plus fine que dans ma tête. Il s’agit d’une bande de tissu repliée en deux, et le tuto propose de coudre à 1 cm tout autour. Du côté plié, j’ai choisi de ne coudre qu’à 0,5 cm pour la faire un peu plus large (et j’aurais peut-être mieux fait de laisser juste la pliure). Et je pense que j’ai bien fait parce que j’ai déjà galéré à la retourner… Et le tissu étant fragile, il valait mieux éviter au maximum de forcer sur les coutures…
La première fois que j’ai essayé la robe avec la ceinture, j’ai trouvé que ça faisait ressortir mon ventre et qu’on aurait pu croire que j’étais enceinte, ce qui n’est pas le cas… (D’ailleurs, je pense que cette robe est babybump compatible puisque pas du tout serrée au niveau du ventre, mais à condition de ne pas trop prendre de volume au niveau de la poitrine 😅)
La robe chemise Naïs portée
Bref, il est temps de vous montrer le résultat porté ! Avec ou sans ceinture, je vous laisse me dire votre version préférée !












La séance photo m’a plutôt réconciliée avec cette robe et j’espère arriver à la porter. Mais je ne suis pas sûre qu’elle dure longtemps… Vue l’usure précoce du tissu, elle risque de mal vieillir !
Enfin, avec les chutes de tissu, j’ai dès le départ eu l’idée de coudre un autre petit vêtement pour aller avec.. Une idée de ce que ça peut être ? Je vous montrerai très vite sur Instagram, et dès que possible par ici… Alors à très vite pour un nouvel article couture !
Et n’hésitez pas à me raconter vos mauvaises expériences / déception couture, avec ce patron ou avec un autre !