Depuis quelques mois, je rêvais d’une salopette jupe en velours rose clair à grosses côtes… D’ailleurs, je l’avais évoqué dans mon article Vœux & Projets pour 2023. A la base, mon réflexe avait été de regarder sur Vinted. Il y en avait une pas mal de chez Pull & Bear, mais elle me semblait un peu courte. Du coup, je me suis dit, et si je me la cousais moi-même ? Voilà le début de l’histoire de ma salopette !
Le choix du patron pour ma salopette rêvée
Pour cette salopette cousue main, je voulais :
- une « vraie » forme de salopette au dos,
- la poche sur le devant,
- une jupe simple mais avec des poches.
Après avoir écumé un peu le web, j’ai trouvé mon bonheur chez @ateliercharlotteauzou ! J’adore le concept de composer nous-même le patron de couture avec les éléments de base haut et bas (et manches quand c’est possible). Ainsi, les possibilités sont infinies ! Et comme je suis du genre exichiante, c’est une très bonne formule je trouve ! J’ai donc choisi le haut « Salopette » et le bas « trapèze », version classique (il existe une version peplum avec un volant en bas) option avec poche.
J’ai pu faire imprimer mon patron en A0 et ça c’est top ! Pas besoin d’assembler les nombreuses pages A4 ensemble. Quel gain de temps !
Le choix des tissus et des éléments de mercerie
Pour le tissu, j’ai trouvé le velours rose clair à grosses côtes de mes rêves chez Butinette. J’ai eu la bonne idée de cocher la case pour avoir le fil assorti.
La patron prévoyait de doubler le haut de la salopette. Je l’imaginais mal en velours. J’ai donc cherché un tissu en coton qui irait pour ce projet. J’ai fini par choisir un tissu blanc à petites fleurs roses qui vient de chez Motif Personnel.
Les éléments de mercerie viennent d’une boutique près de chez moi :
- Le zip invisible de couleur rose clair pour le côté
- Les attaches, passants et boutons de salopette, que je voulais en argenté
Est-ce que je me suis fait squatter le tissu et la bobine par le chat ? Tout à fait !
La confection de ma salopette et le début du drame !
Même si le patron me plaisait beaucoup, je voulais y apporter une petite modification : je ne voulais pas que la jonction jupe / haut de salopette se fasse à la taille. En effet, je souhaitais que ça soit un peu plus taille basse, comme j’aimais porter mon ancienne salopette jupe.
Choix de la taille et de la coupe
D’après le guide des tailles, je faisais du 36 au niveau de la poitrine, 42 à la taille (niveau taille basse comme je le voulais) et entre 38 et 40 aux hanches… Atelier Charlotte Auzou avait proposé de m’aider dans cette étape qui m’inquiétait. Charlotte m’a conseillé de tout couper en 42 au niveau de la jupe pour être plus à l’aise. C’est donc ce que j’ai fait. Pour le haut, j’ai donc gradé du 36 en haut en 42 en bas. J’avais choisi de faire en stature tall (malgré mon 1m62) comme le haut de salopette allait descendre plus bas que prévu dans le modèle. Et la jupe en stature petite comme elle allait être plus basse que prévu.
Autres modifications
Autre modification, je trouvais la poche de la salopette un peu trop « panoramique », j’ai donc ajouté quelques cm de hauteur pour des proportions qui me plaisaient plus. Par ailleurs, j’ai hésité à la doubler avec le tissu doublure, mais j’ai finalement préféré choisir le montage de base.
Enfin, le cas des bretelles :
- Je n’ai pas trop compris pourquoi le patron prévoyait une découpe perpendiculaire au droit fil. Je voulais bien les côtes du velours en longueur des bretelles, c’est donc ce que j’ai fait.
- Il était prévu dans le patron un grand rectangle plié en deux. Avec le velours je pense que ça aurait été ultra épais. Et j’avais envie pour la petite touche de fantaisie de mettre là aussi le tissu doublure. J’ai donc ajouté 1 cm de marge de couture à la moitié du rectangle initialement prévu, pour en couper 1 dans le velours et 1 dans la doublure, pour chaque bretelle.
- Comme j’allais bidouiller la façon de porter la salopette, j’ai préféré ajouter quelques centimètres de longueur, je suis donc partie sur le gabarit de la taille 48.
Découpe des tissus
Une fois le patron reporté sur mon papier de soie selon les indications ci-dessus, il était temps de couper dans les tissus ! Le velours était beaucoup plus facile à couper que celui de mon manteau. En effet, il est beaucoup moins épais, et la trame est plus souple.
J’ai choisi de couper les petites poches dans ma doublure également.
Début de l’assemblage
Petit aparté par rapport au patron et aux explications fournies avec les patrons personnalisables Atelier Charlotte Auzou. Tout est très bien expliqué sur la façon de procéder entre le haut, le bas etc. On navigue entre le livret du haut et du bas pour le montage de la robe personnalisée, les étapes sont très bien numérotées.
Pour ce modèle, il fallait commencer par l’assemblage des poches sur le devant de la jupe. C’est la première fois que je cousais des poches de cette façon (les autres fois c’était des poches prises dans la couture du côté). Tout était fluide et s’est très bien passé. Les finitions sont très jolies avec la surjeteuse. D’ailleurs, j’ai fait la même technique que pour ma robe : j’ai mis les fils de couture qui se rapprochaient le plus de la couleur de mon tissu pour faire un surjet dans des camaïeux roses et blancs.
Ensuite, il fallait préparer le haut, en préparant la poche centrale puis en l’appliquant sur le tissu. Idem, tout s’est bien passé et c’est quelque chose que j’avais déjà fait sur des sacs ou autre.
Mais en voyant le haut prêt, j’ai eu un gros doute ! N’était-ce pas un peu petit en hauteur par rapport à mon projet ? J’ai décidé de laisser la nuit me porter conseil.
Le début de la galère !
En le positionnant sur moi, j’ai eu très peur que mon haut soit trop court par rapport à mon histoire de jupe taille basse, même en ayant choisi la stature la plus grande. Le haut de salopette risquait de tomber au milieu de ma poitrine… J’ai d’abord pensé tout recommencer, en redessinant le haut de la salopette plus haut. Mais je n’avais pas assez de tissu doublure pour tout recouper et former les bretelles.
Du coup, j’ai pris la décisions de rajouter une bande de 5 cm (+ les marges de couture) entre le haut de la salopette et la jupe. Cela ferait comme une ceinture, et sur une salopette jupe c’est plutôt cohérant ! A la base j’aurais voulu faire 7 cm mais ça n’était pas esthétique. J’ai donc coupé de la même largeur que le bas du haut et la jupe (taille 42). Ensuite, j’ai cousu endroit contre endroit sur toutes les pièces de la salopette (devant et dos, tissu principal et doublure). Puis j’ai surjeté, j’ai repassé, et j’ai surpiqué le haut de la bande côté velours.
Il fallait ensuite assembler le devant et le dos du haut de la salopette, dans le velours et dans la doublure. Et là, j’ai quand même eu une gros doute sur la taille, j’avais l’impression que ça aurait du mal à fermer côté patte de boutonnage… Mais en reprenant les mesures, ça me confirme que c’est bon. Mais j’ai des doutes. Bref, verdict à l’assemblage final !!!
La galère imprévue des bretelles !
Après la poche du haut, il fallait passer à la confection des bretelles. Je pensais que ça serait une formalité, mais ce fut bien plus compliqué !
Déjà, avant de couper mes bandes de tissu, j’avais fait un test de la largeur sur des chutes. En effet, j’ai eu un gros doute sur les attaches de salopette : c’est des 35 mm, mais à l’extérieur de la boucle et non à l’intérieur du passant. Additionné au velours à grosses côtes, la bretelle était trop large, comme boudiné dans le passant. J’ai trouvé que le mieux était de laisser 6 côtes apparentes. Une fois ce constat fait, j’ai coupé mes bandes de la bonne largeur, en ajoutant les marges de couture. J’ai ensuite cousu ensemble sur l’envers puis retourné. Et là c’est le drame ! Comme les bandes étaient longues et fines, avec un tissu épais, ça bourrait ! Mon tissu rose s’est même déchiré sur un côté. En effet, ce velours là s’effiloche contrairement à celui de mon manteau !
De plus, j’avais hésité à faire des surpiqures ou non après avoir retourné, et je m’étais dit qu’il serait mieux d’en faire. Du coup j’ai décidé de recouper de nouvelles bandes, en prévoyant de replier mon tissu sur 1 cm sur 3 côtés et de coudre envers contre envers les 2 bandes. Après m’être un peu cramé les doigts avec le fer à repasser, c’est ce que j’ai fait, je ne suis pas mécontente du résultat.
Le sens de la vie du velours et la suite l’assemblage
Autre question existentielle que je me suis posée : quand on coupe du velours, il faut faire attention au sens. J’avais donc tout coupé pour que les poils aillent vers le bas. Mais quid des bretelles ? Du coup j’ai décidé de couper pour que ça soit dans le même sens que le dos, pour éviter que les tissus cousus ensemble soient dans un sens différent, et donc c’est « à l’envers » sur les bretelles à l’avant, mais comme il y a l’attache pour salopette ça ne se touche pas. Bref, je ne sais pas si mes explications sont claires ! Et comme je suis un boulet, j’avais fait une bretelle dans chaque sens. j’ai donc du découdre le bout pour faire le côté qui se finit bien dans le bon sens…
Une fois les bretelles cousues, il fallait assembler la doublure et l’extérieur du haut de la salopette endroit contre endroit. J’avais d’abord « bloqué » les bretelles par une couture prêt du bord. Mais j’ai quand même dû reprendre la couture plusieurs fois à ce niveau là, car les bretelles n’étaient pas symétriques. J’ai fini par y arriver, et toujours ce doute si j’allais pouvoir fermer ou non le côté !
Le haut était prêt, il fallait retourner sur la jupe, en cousant le devant et le derrière par l’un des côté. Et la peur que ça soit trop grand comme les hanches de la jupe allaient tomber plus bas chez moi vu que je l’ai faite en taille basse, et en surtaillant !
L’étape suivante consistait à réunir le haut et le bas.
L’étape du zip invisible !
Avec la gradation entre les tailles, c’était l’étape que je redoutais le plus ! En effet, je n’ai jamais cousu de zip invisible.
Tout le monde m’avait dit, avec le pied fait pour ça, ça se passe bien t’inquiète pas. Sauf que ce qui m’inquiétait, c’était bien de trouver le pied adéquat ! Manque de bol je n’ai rien trouvé pour mon modèle (ou beaucoup trop cher) et je me suis donc dirigée vers le pied universel de Bohin France acheté chez Made in Tissus. Pas simple de comprendre le fonctionnement mais j’ai fini par comprendre. Le pied allait sur la barre de ma machine, mais impossible de le maintenir avec la vis. Bref, échec !
Heureusement, à la base j’adore poser les fermetures éclair. Du coup, j’ai cousu au plus près du zip avec mon habituel pied pour fermeture éclair. Évidemment, ça n’était pas suffisant, la fermeture était trop visible. Les pieds spéciaux permettent de dérouler la glissière au fur et à mesure. Eh bien mon doigt l’a fait aussi bien ! Du coup j’ai pu coudre au plus près des griffes on n’y voit que du feu 🔥. Je suis plutôt fière du résultat et je ne réinvestirai pas dans un pied spécial. Et si quelqu’un est intéressé pour tester le pied universel de Bohin, n’hésitez pas à me dire !!!
Par contre, je crois que je l’ai cousue un poil basse…
Et c’est suite à cette étape que je pouvais enfin essayer la salopette en condition et voir si j’arrivais à la fermer sur le côté ou non… Ce fut le soulagement, je rentre dedans, et elle tombe plutôt bien ! Oufffff
Les dernières étapes…
Cette fois-ci, le plus gros était vraiment fait. Il me restait à mettre les boutons et les attaches pour salopette. La mercière m’avait prévenu qu’il n’y avait pas besoin d’y aller fort avec le marteau, au risque d’aplatir le bouton… Malgré tout, c’est ce qui m’est arrivé sur l’un des boutons… Le clou à l’arrière a carrément percé le devant du bouton, il ne tient presque pas. Il faut que j’attende la réouverture de sa boutique mercredi pour remplacer mon bouton cassé !!!
Idem pour les boutons pressions, pour lesquels j’ai un peu galéré aussi avec le marteau, mais les 3 boutons semblent posés solidement au final.
Il ne restait plus que la dernière étape : l’ourlet du bas de la jupe. J’ai raccourci de 5 cm environ surjeté, et piqué sur l’endroit. Ma salopette est terminée !!! Je ne résiste pas à remettre quelques photos des coutures.
Tout est bien qui finit bien, ma salopette rêvée terminée
Comme vous avez pu le voir, la confection de cette salopette jupe m’a provoqué pas mal de sueurs froides. Mais au final je l’ai eue ma salopette en velours rose clair ! Et j’en suis super fière ! Voici les photos une fois terminée, même si le bouton ne sera réparé que demain…
{ Je ne suis ni blogueuse mode, ni photographe ni mannequin mais j’ai dû faire les 3 en même temps, merci de votre indulgence 😉 }
Mon ressenti sur les patrons atelier Charlotte Auzou
Vous l’avez compris, c’était la première fois que je cousais un patron Atelier Charlotte Auzou, et pas la dernière je pense ! Pour rappel, je n’avais cousu jusqu’ici que des patrons de l’Usine à Bulle (et Ikatee pour un gilet bébé), dont la créatrice essaye de simplifier au maximum la réalisation pour que ça soit accessible aux débutantes. J’appréhendais donc un peu le changement de marque.
Comme expliqué au début, il y a pas mal de livrets explicatifs fournis avec les patrons, le guide des tailles etc. Les explications ne sont pour moi pas tout à fait aussi claires que celles de Laurianne, j’avais du mal à comprendre chaque étape à l’avance, mais une fois en situation ça allait. Il n’y a pas de schéma explicatifs mais des photos. Celles-ci sont réalisées avec le modèle fait dans un tissu blanc à pois noirs, avec des couture noires, ce qui permet de bien voir où coudre, bien distinguer l’envers de l’endroit, donc c’est plutôt pas mal.
Par ailleurs, elle explique aussi comment grader d’une taille à une autre. Autres options intéressantes, on peut imprimer en A4 ou A0, choisir avec ou sans marges de couture selon nos préférence, et les explications sont aussi disponibles en anglais. On peut également mettre des filtres et n’imprimer que les tailles qui nous intéressent…
Et bien sûr, j’adore le concept et sa méthode de robe personnalisée ! Je trouve ça tellement chouette de pouvoir choisir le haut, le bas, les manches ! En effet, je suis du style à dire « j’aime bien cette robe mais pas les manches, ou j’aime bien le décolleté mais pas le bas » etc. Donc là on peut tout choisir ! Et niveau taille, les patrons sont déclinés du 34 au 48, avec à chaque fois 3 statures (petite, standard et tall), et la déclinaison bonnet A/B et bonnet C/D. Cela me semble donc bien adaptable ! Quant aux explications, elles sont à chaque fois déclinées selon les options choisies. Par exemple, selon le haut, la fermeture du bas sera dans le dos ou sur le côté. Tout est bien détaillé pour chaque version.
Conclusion cousue main
Voilà pour ce deuxième vêtement cousu main de l’année ! Maintenant j’ai la confiance et je ne vais plus m’arrêter ! Ou alors je vais foirer le prochain en étant trop confiante mouhahaha. En vrai, je me relance pour un vêtement cousu main en avril. Mais j’hésite entre 3 projets (une robe et un sweat de chez l’Usine à Bulle ou un haut Vanessa Pouzet…). Je ne sais pas encore ce qui l’emportera, ou si je me décide à coudre 2 vêtements ?!
Bref, j’espère que cet article vous a plu (n’hésitez pas à me dire en commentaire), et que si vous vous apprêtez à coudre une salopette jupe en velours vous aurez trouvé la réponse aux questions existentielles que vous vous posez aussi !
A très vite
J’arrive longtemps après la publication de votre article mais je compte me lancer dans la couture de la salopette de Charlotte Auzou et je cherchai des avis. Le résultat de votre salopette jupe est top, supers explications, merci ! Sur une photo, vous dites que ça baille mais je crois que c’est propre au salopette de toujours bailler un peu avec cette forme devant sans d’autre accroche que les bretelles… Merci encore !
Bonjour Nathalie,
Merci beaucoup pour votre commentaire ! Ravie que mon expérience puisse vous servir 😊.
Avec le recul, je suis toujours aussi contente de cette salopette, j’ai beaucoup de plaisir à la porter et je me sens très bien dedans.
Très bonne couture à vous, n’hésitez pas à m’envoyer une photo du résultat 😉
Créativement,